Présentation aux familles du programme REMINER 2019 de recherches de l'épave de la Minerve par l"Antéa" - 3 juillet 2019
Cette réunion a été filmé par les services cinématographiques de l'armée. Prochainement un lien permettra d'accéder à ce film. Ce compte rendu comprend néanmoins des aspects des échanges qui n'ont pas été filmés.
Contexte
Le mercredi 4 juillet les familles des marins de la Minerve ont été conviées par le Préfet Maritime de la Méditerranée, l’Amiral du Ché pour que leur soit présenté le plan de recherche de l’épave de la Minerve qui entrait en phase active le 5 juillet.
Les familles étaient représentées par Christophe Agnus fils Jean Agnus, Jacques Dannay, fils de Michel Dannay, de Jean-Marc Doré, fils de Bernard Doré, Caroline Cailliau-Bouchacourt et Jean-Michel Cailliau, fille et frère de Patrice Cailliau, Thérèse Scheirman-Descamps, épouse de Jules Descamps, François Naas, frère de Daniel Naas, Anne-Frédérique Leblois fille de Francis Leblois, André et Hervé Fauve, fils d’André Fauve.
Malgré leur désir d’être présentes, l’éloignement géographique, les contraintes professionnelles ou des problèmes de santé avaient empêché de nombreuses familles d’être présentes.
Vidéo de la présentation faite aux familles du programme de recherches de juillet 2019 à la Préfecture Maritime de Toulon @Marine Nationale
Préparation de la campagne
Il est apparu que depuis la dernière réunion de ce type, en février 2019, des progrès considérables ont été réalisés dans la connaissance des circonstances de la disparition de la Minerve. Le Capitaine de Frégate Thomas Guerry s’est immergé des mois durant dans les archives de l’époque relatives à la recherche de la Minerve en 1968-1970.
Ce travail a permis de constater qu’il y avait des incohérences entre certains indices qui avaient été exploités en 1968.
-
La position de l’avion avec lequel la Minerve a eu ses derniers échanges
-
La position d’une nappe d’hydrocarbures qui, selon les marins de l’époque, avait l’odeur de gasoil frais de sous-marin. Les témoins étaient convaincus qu’il s’échappait de la Minerve.
-
Les coordonnées de la localisation géographique de l’implosion relevée par divers sismographes
Rappels sur les indices
Ces indices indiquaient des lieux différents. Les recherches s’étaient donc toujours concentrées sur les positions indiquées par les sismographes qui semblaient plus fiables.
-
Bréguet Atlantic
Or il semblait certain que le Breguet Atlantic qui survolait la Minerve, inconscient du drame qui se jouait sous lui, ne pouvait pas se trouver aux environs immédiats des lieux estimés par les sismographes. Ceci est d’autant plus vrai qu’il avait pu regagner sa base sans avoir à se repositionner. Les pilotes avaient été interrogés immédiatement après le drame, leur sincérité semblait certaine. On avait cependant considéré en 1968 que les pilotes s'étaient trompés sur leur position.
-
Remontées d'hydrocarbure
Des remontées d’hydrocarbure avaient été repérées dès le premier jour de recherche, le 28 janvier 1968. Les équipages qui les avaient vues étaient convaincus qu’il s’agissait de gasoil frais « de sous-marin » dont l’odeur était caractéristique. Même en février 2019, les responsables de la reprise des recherches ont déclaré que ces remontées ne pouvaient pas provenir de la Minerve.
Mais tous ces lieux étaient éloignés les uns des autres. Le Breguet Atlantic se situait au sud-est, et les tâches d’hydrocarbure au nord-ouest de la zone des points d’implosion.
-
Enregistrement des sismographes
Les sismographes avaient enregistré une implosion le 27 janvier 1968. Ces implosions avaient été attribuées à la Minerve. Une série de tests, à l'aide d'explosifs, destinés à mesurer la vitesse de propagation des ondes acoustiques, avait été menée début avril 1968 pour mieux déterminer le point initial de ces implosions. Ensuite, toutes les recherches s'étaient concentrées sur ces seuls points.
Hypothèse de travail
Le Capitaine de Frégate a travaillé avec la conviction que tous ces indices devaient être pris en considération.
Ses travaux d’analyse lui ont permis de les réconcilier en tenant compte de leurs marges d’approximation respectives et des courants sous-marins de grande profondeur, méconnus sur cette zone il y a encore peu de temps.
Les points de l’implosion déterminaient des zones plus importantes qu’estimées jusqu’alors.
Une nouvelle zone de recherche a ainsi été définie. Elle se situe à 10 km environ plus au sud que celle où se sont déroulées les principales campagnes de recherches précédentes.
La nouvelle zone de recherches
L'Antéa de l'IFREMER assurera cette campagne de recherches.
Cette zone, d’une surface d’environ 300 km2, à 2300 m de profondeur, plane, sans épave connue, n’a jamais été investiguée et il y a peu de risque que des dépôts aient recouvert l’épave si elle s’y trouve.